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 Stanislas Vagieux

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Stanou

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has too much feels it hurts


▬ talks : 12
▬ inscription : 23/03/2018


Stanislas Vagieux _
MessageSujet: Stanislas Vagieux Stanislas Vagieux Icon_minitimeVen 4 Mai - 23:24

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Stanou

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Stanislas Vagieux _
MessageSujet: Re: Stanislas Vagieux Stanislas Vagieux Icon_minitimeMer 8 Sep - 21:09

Fiche Stan Reloaded

Silence. Aucun son ne remplit la pièce si ce n’est celui de l’eau circulant dans les radiateurs de la pièce. La chasse d’eau du voisin. Les portes grinçant puis claquant. Des bruits de pas pressés dans les escaliers. Les déplacements de Stanislas dans son appartement, eux, sont un bon résumé de sa vie : silencieux. Il ne fait pas de vagues, pas de bruit. C’est tout juste si on l'entend respirer. On se surprendrait parfois à croire à une absence potentielle de vie dans de corps pourtant encore jeune.

Il est calme, donc. Ou peut être absent. Absent de la réalité, de la vie en général, ne levant que rarement le nez vers ses interlocuteurs, avec un regard mêlé d’incompréhension et de surprise. Comme s’il venait de découvrir votre présence malgré le fait que vous soyez rentré, ayez prit un café et êtes maintenant installé sur le canapé depuis plus d’une demi-heure. Il vous a même répondu quand vous avez demandé où se trouvait le sucre. Pourtant il est là, ébahi devant votre présence, et certainement votre culot de rentrer comme ça chez les gens sans prévenir pour vous servir comme si vous étiez chez vous.

Ce qui vous aura surement marqué en vous servant d’ailleurs c’est qu’il semble avoir diverses habitudes un peu étranges. La porte d’entrée déjà, n’est jamais fermée à clefs si ce n’est constamment entrouverte. C’est surement ce qui vous a permit d’entrer sans même vous annoncer. Il ne ferme à clefs qu’en cas de départ supérieur à une heure, quand il y pense. Ensuite, en fouillant la cuisine pour y trouver une cuillère vous avez remarqué une façon assez singulière de ranger qui vous a particulièrement déconcerté. Vous ne sauriez pas vraiment expliquer par quel circonvolution logique cet énergumène a pu en arriver à ce rangement étrange, où vous avez trouvé par exemple toutes les assiettes - au nombre de trois, vous avez vérifié - dans un tiroir; là où toute personne normale aurait rangé des couverts. En ouvrant le frigo - mais que vous êtes mal élevé - vous avez pu voir une variété d’aliments très restreinte et tous présents en 7 exemplaires. C’est que Stanislas cuisine mais un nombre de plats très restreints. Uniquement ce qui lui plaît et préparés de façon très précise. Il déteste commander car il n’a pas confiance en une nourriture qu’il n’a pas déjà goûtée et pour le faire goûter à quoi que ça soit, il faut s’accrocher car il ne le fera pas de lui même. Au final vous avez refermé le frigidaire car les cuillères n’y étaient clairement pas et quand vous avez demandé pour le sucre, vous avez dû ouvrir le tiroir de la table en formica.

Maintenant il vous regarde avec un air étrange, toujours bizarrement perché sur sa chaise de bureau, la bouche entrouverte et se grattant la joue de la main gauches, les ongles rongés. Il vous observe vautré dans son canapé, la tasse toujours à la main. Mais qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire de vous ?
Vous le fixez, il a toujours son air ahuri. Mais quand allez-vous sortir ?!

Stanislas n’est pas vraiment haut même si la finesse de son corps accentue une certaine impression de grandeur. C'est qu’il a l’air si mal installé dans sa chaise de bureau, recroquevillé sur lui lêle, les genoux cagneux remontés à son menton. Ses cheveux bruns et désordonnés tombent en presque bouclettes sur le haut de ses oreilles et son front. Il porte généralement une barbe de trois jour par simple oubli de l’existence d’un superbe ustensile nommé rasoir et des lunettes dont il mâchonne les branches lors d’intenses moments de réflexion ou quand il se concentre pour suivre une conversation. Il porte aussi bien des costumes que des t-shirt unis en polyester d’une gamme de couleur allant du beige cendré au gris-noir. Rien qui ne le fasse sortir de l’ordinaire dans une foule donc, et c’est bien là le but. Ne pas attirer l’attention ou les regards, traverser la vie sans qu’on lui fasse obstacle.

Ses yeux verts-gris sont souvent fatigués voir cernés même si la raison demeure un peu inconnue. C’est que votre voisin n’a pas l’air de faire tellement la fête. Sa mâchoire franche mal rasée est toujours entrouverte, ses lèvres fines, rougies par un mordillement incessant finissent par s’humecter. Les sourcils droits se dé-froncent. Finalement il déglutit et sa bouche d’ouvre enfin de façon correcte avant qu’en sorte une voix chaude étrangement posée.

“Vous êtes qui au juste ?”
Le réveil sonne et Stanislas sort de son lit. Il ne traîne jamais. Il ne sait pas faire, perdre du temps, se rendormir, trainer. Il traverse son salon pour rejoindre la cuisine où il met en route sa cafetière, sort une tasse de sous l’évier et le sucre du tiroir de la table en formica. Elle ne lui sert pas tant que ça puisqu’il mange à son bureau la plupart du temps mais il a besoin qu’elle soit là. Cette vieille table c’est son enfance en France avec ses parents. Avant le divorce.

Il ne pense normalement pas à ce genre de choses en faisant son café. D’habitude il réfléchit aux problèmes qu’il n’a pas pu résoudre la veille, à un vieux Monsieur Williams ou Murphy qui rappellera sans doute pour la cinquième fois de la semaine car il a oublié avoir débranché son ordinateur pour faire son ménage ou un parent persuadé d’avoir internet coupé alors que son sale môme occupera juste toute la bande passante en téléchargeant un contenu plus ou moins légal.

Mais ce matin, évidemment, est différent. Il ne sait pas en quoi ni pourquoi. Pour la première fois depuis son emménagement il s’assoit à cette table avec son café et laisse ses souvenirs le submerger.

Il se rappelle sa mère, sa chevelure brune et sa peau légèrement brunie par le soleil d’été. Elle prenait toujours rapidement des couleurs lorsqu’il brillait. Sans doute à cause de ses origines, l’italie du sud, le soleil et la plage. Son visage si expressif qu’il avait pourtant du mal à lire pensant qu’elle riait tout le temps, ses grands gestes qui envahissaient tout l’espace autour d’elle et le peu d’italien qu’elle avait tenu à lui inculquer. Il n’avait jamais compris comment une femme aussi jolie à ses yeux, si joyeuse et pleine d’énergie avait pu venir vivre dans ce pays un peu trop morne qu’était la France. Elle lui avait raconté pourtant qu’elle avait suivit un amant, son père, éprise d’un sentiment qui n’avait été au final qu'éphémère. Il n’arrivait pas à comprendre qu’une femme intelligente comme elle puisse suivre un de ces ennuyeux homme d’entreprise dans un pays dont ni elle ni lui n’étaient originaires. La logique derrière ces évènements qui avaient menés à sa naissance paraissait invraisemblable. Il avait fini par en déduire qu’il s'agissait d’une erreur de calcul de sa mère, toujours un peu trop encline à suivre ses sentiments - même ceux qui ne duraient qu’une seconde- plutôt que de réfléchir à d’éventuelles conséquences.

Son esprit continue alors de vagabonder tandis que le café refroidit lentement dans sa tasse. La silhouette de son père se dessine dans son esprit. Un peu floue. Pas par manque de souvenirs, au contraire, mais parce qu’il n’a jamais été très doué pour se souvenir des détails physiques des gens, même ceux qui lui ont été proches. Il sait pourtant que cet homme a, comme lui, les yeux verts -on le lui a tellement répété. Mais rien de plus. Son père est aussi flou que les sentiments qui les relient. Il n’avait pourtant pas été particulièrement distant ou méchant. Quelque chose ne passait pas, simplement, et c’était encore le cas aujourd'hui. Quelque chose comme un manque d'intérêt l’un pour l’autre malgré les divers essais avortés d’activités père-fils ils s’étaient essayé.

Pourtant c’est avec lui qu’il était partit une fois le divorce prononcé alors qu’il avait 8 ans. Il n’avait jamais comprit les tenants et les aboutissants de cette séparation ni suite a quelle décision hasardeuse il avait du partir vivre avec son père mais il n’avait pas non plus posé la question. Il avait juste suivi le mouvement.
Il revenait simplement lors des vacances, passer un peu de temps avec sa mère qui l'accueillait toujours dans des cris de joie qui semblaient de plus en plus exagérés à chaque visite.

“ Stanislas ! Che bello, sei cresciuto !”

Il la laissait faire, s’affairer autours de lui, avec ses grands gestes et sa chevelure qui volait en rythme avec ses mouvements. Il ne comprenait pas en quoi cela était vrai, et quand bien même, ce que cela pouvait bien faire. Il lui paraissait évident qu’il grandissait -même si un mois paraissait court pour voir le moindre changement- il aurait même été inquiétant que le contraire arrive. Après cette douche de compliments, de sourires et de contacts, elle l’emmenait chez sa mère -sa grand-mère- à l’étage du dessus, qui lui racontait des histoire en italien dont il ne comprenait qu’un mot sur deux tout en le gavant de nourriture - une des rares qu’il acceptait - quelle que soit l’heure de la journée en criant par intermittence “Povera me, è molto piccolo !”. Malheureusement il devait faire avec ce bruit de fond pendant qu’il regardait la TV ou bidouillait les divers morceaux de télécommande ou de jouets cassés rangée dans une caisse étiquetée à son nom. Il n’en était clairement pas au stade de faire fonctionner quoi que ça soit mais adorait comprendre le fonctionnement de ces objets électroniques. Et, invariablement, lorsque son père venait le récupérer à la fin des vacances, la télécommande avait disparu.

Cela avait duré trois ans puis le contact cessa peu à peu. Son père l’emmenait de moins en moins sans qu’il n’ai pensé, encore une fois à en demander la raison. Il déménagea de plus en plus loin, quelque chose à voir avec le travail. Après plusieurs déménagements hasardeux, toujours vers des endroits de plus en plus petits, son père avait décidé qu’il était temps de rentrer au pays lorsqu’il avait perdu son travail. Ca avait été comme déménager seul tant leurs existences se frolaient à peine, déjà à cette époque.

Et rien n’avait vraiment changé depuis. Il avait suivit des études générales avant de s’orienter dans l’informatique, seul domaine qu’il maitrisait vraiment. Il naviguait tant qu’il pouvait, à vue et à coup de routine bien réglée. Il avait échangé par lettres avec sa mère, de façon plus ou moins régulière. Plus tard par téléphone et messages. Ainsi il avait apprit l’existence d‘un frère qu’il n’avait toujours pas rencontré à ce jour où son café froid attendait désespérément d’être bu et le reste des cartons, depuis deux semaines déjà, d’être ouverts.
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Stanislas Vagieux

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